En deux solos fascinants, Silent Legacy déconstruit les normes sociales et chorégraphiques. Portraits d’une (très) jeune krumpeuse qui fait sensation par sa liberté d’expression et d’une danseuse contemporaine de grande élégance, un vrai modèle du genre…
C’est par un dialogue inédit entre krump et danse contemporaine que Maud Le Pladec poursuit son enquête sur la sociologie du genre et l’héritage chorégraphique. Tout part de sa rencontre avec Adeline Kerry Cruz, petite prodige du krump âgée de dix ans. Elle vit à Montréal, loin des ghettos qui ont vu naître cette danse entre rage et aspiration spirituelle. Son mentor est le très grand Jr Maddripp ! Car le krump, héritage universel et accessible à tous, se défi nit par sa véracité intime. S’il est né comme expression d’une rage liée à l’injustice raciale et sociale, chacun peut y exprimer sa propre fureur, concrète ou métaphysique. Et Adeline Kerry Cruz le prouve avec brio.
Ensuite, comme dans un jeu de vases communicants, le second solo, créé par et avec Audrey Merilus, ici interprété par Siaska Chareyre, met en lumière sa personnalité et son parcours d'interprète issue d'une formation et d'une technique contemporaine sans cesse renouvelée. Ayant débuté en conservatoire, cette femme cisgenre a travaillé, entre autres, avec Anne Teresa De Keersmaeker et Florentina Holzinger.
Silent Legacy, c’est l’universalité de la danse, où la beauté naît du partage de l’héritage.
Maud Le Pladec symbolise la transmission entre les styles de danse, l'héritage de mouvements et d'inspirations qui traversent les générations.