Chorégraphe hors-pair, dramaturge de Pina Bausch, l’Allemand Raimund Hoghe (1949-2021) a marqué d’une empreinte profonde et singulière le monde de la danse. Quatre ans après sa disparition, Emmanuel Eggermont ravive quelques fragments des pièces du mentor avec lequel il collabora durant quinze ans. L’amour et la mort y jouent un rôle prépondérant. Ce solo élégiaque, voué à un maître cher, est un questionnement sur la filiation. Il ne s’agit pas ici de reproduire, de dupliquer. En revenant à l’œuvre de Hoghe, Eggermont la réinvestit, l’emplit d’un souffle nouveau. Digresse. Trace sa voie. Dans le souvenir de la création passée, une création neuve prend forme. En même temps que le maître revit, le disciple s’accomplit. L’héritage se métamorphose, bourgeonne, fleurit. Fidélité, c’est fertilité.
Ce qui émeut aux larmes, c'est cette sincérité, l'humilité de cet immense interprète dans un monde où les egos, trop souvent, dominent. Cette filiation n'étouffe pas. Elle libère.
Du 20 janvier au 15 février, Faits d’hiver vous embarque dans une édition qui interroge les liens entre mémoire et création contemporaine, qui plonge ses racines vives dans la matière chorégraphique : pièces de répertoire, reprises, hommages et recréations … 50 représentations vousattendent dans 20 lieux du Grand Paris.En piste !