n.a.
Musée de l'Homme
Paris 16
Du 05 février au 07 septembre 2025
Tarif payant
À l’heure où le wax connait une popularité sans précédent dans les sociétés occidentales, l’exposition donne à voir la richesse de ce tissu reconnaissable entre tous mais dont l’histoire singulière est méconnue du grand public.
Elle croise les regards d’anthropologues, d’historiens de l’art, de designers, de couturiers et d’artistes contemporains qui examinent le wax sous toutes ses coutures. À l’origine, le wax est une transposition technique et iconographique du batik, un tissu d’origine indonésienne teint grâce à une technique de réserve à la cire. Industrialisé par les Européens, le tissu a rencontré le succès en Afrique de l’Ouest, puis s’est diffusé sur le continent, se taillant une place de choix dans la galaxie des textiles africains. Il est ainsi devenu l’objet d’un enjeu commercial et industriel, dont les cartes sont rebattues depuis la fin de la période coloniale. L’exposition revient notamment sur la saga des Nana Benz, les premières commerçantes distributrices de wax sur les marchés du Togo dans les années 1960, qui ont fait fortune de ce commerce lucratif. Mais aujourd’hui, la production s’est mondialisée, et tous les wax ne se valent pas ! Entre « superwax » et « fancy », coexistent aujourd’hui différentes qualités de tissus. Le wax n’en est pas moins devenu un tissu-étendard qui peut permettre à celui ou celle qui le porte de faire passer un message, de montrer son appartenance à une communauté religieuse, son engagement politique ou une cause qui lui tient à coeur. C’est ce que le public pourra découvrir au Balcon des sciences.
Un outil de revendicationDans le Foyer Germaine Tillion, des œuvres d’art contemporain ainsi que des créations dans le domaine de la mode seront présentées. S’il est généralement perçu comme un tissu « africain », certains artistes considèrent que le wax renvoie en réalité à un imaginaire de l’Afrique stéréotypé, et dénoncent le fait qu’il a éclipsé les tissus traditionnels du continent. A contrario il est aussi devenu un outil de revendication identitaire notamment pour les artistes afrodescendants de la diaspora.
Les œuvres de Gombo Wax, Thandiwe Muriu, ou Omar Victor Diop, entre autres, font état de ces différents regards sur le wax.